• Piata loď

    Jarka a dix ans. Elle habite un immeuble de Bratislava avec sa grand-mère et sa mère, une éternelle adolescente qui n’assume pas son rôle. Abandonnée à elle-même, souffrant d’un manque d’affection, elle décide de fonder sa propre famille, embarquant dans son aventure son ami Kristian, un jeune voisin hyper protégé par ses parents, et deux nourrissons dont elle devait prendre soin un court instant.

    Slovenský film Piata loď je príbehom netradičnej detskej rodiny inšpirovaný skutočnou udalosťou, na motívy úspešného rovnomenného románu Moniky Kompaníkovej. Film získal na Berlinale Kryštálového medveďa za najlepší film sekcie Generation Kplus.

    Rodinná dráma Piata loď vznikla na motívy úspešného rovnomenného románu Moniky Kompaníkovej, ktorý v roku 2011 získal cenu Anasoft litera.

    Ponúka pohľad do sveta dospelých očami detí i pohľad do detského sveta, ktorý dospelí nemávajú. Je to príbeh detí, ktoré sa cítia na ulici bezpečnejšie než doma. Je o deťoch, ktoré hľadajú záchranné člny spájajúce svet fantázie a tvrdú realitu života.

    Jarka je jedným z nich. Žije s matkou, ktorá na materstvo ešte nie je pripravená. Ženie ju túžba milovať a byť súčasťou funkčnej rodiny, a tak sa začne starať o dve bábätká ako ich „mama“.

    Založí si „rodinu“ s chlapcom Kristiánom a spolu sa skrývajú pred dospelými v opustenej záhradnej chatke. Hrajú sa na rodinu tak, ako by v ich očiach rodina mala vyzerať. Vytvoria si svoj vlastný, čistý svet a vznikne medzi nimi pevné puto, ktoré si ponesú po celý život.

     

     


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    Par le programme du gouvernement publié à Košice, en Slovaquie orientale, le 5 avril 1945, Beneš abandonne le tchécoslovaquisme. Le Conseil national slovaque aura le pouvoir législatif pour la Slovaquie ; l’exécutif sera exercé par les commissaires slovaques. À l’origine, le parti communiste souhaite utiliser à son profit l’autonomie slovaque, mais les élections de 1946 sont pour lui une déception ; il n’obtient que 30 p. 100 des voix, alors que le parti démocrate (Jan Ursiny, Josef Lettrich) rassemble 62 p. 100 des suffrages. Dès lors, le parti communiste se montre méfiant envers l’autonomie slovaque.

    En novembre 1947, il profite des désaccords entre l’aile catholique et l’aile luthérienne du parti démocrate pour réaliser un coup d’État. Par des manifestations ouvrières et paysannes, il impose le remaniement du Conseil des commissaires slovaques. Le parti démocrate perd la majorité par l’entrée de spécialistes et de membres de petits partis. Mais les communistes ne contrôlent pas avant février 1948 la situation en Slovaquie.


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    Après les accords de Munich, le parti populiste réclame les 5 et 6 octobre 1938, à Žilina, un projet plus avancé. Le gouvernement tchèque cède le 7 octobre, et Mgr Tiso préside le premier gouvernement slovaque autonome. Mais la Hongrie menace l’intégrité nationale slovaque. Le 2 novembre 1938, par l’arbitrage de Vienne, elle annexe Komárno à l’ouest, et Košice à l’est. Le 8 novembre se forme un parti unique, le parti de l’unité nationale slovaque, qui, aux élections de décembre 1938, a 97,5 p. 100 des voix.

    Le gouvernement de Prague tente de réagir. Les 9 et 10 mars 1939, il chasse le gouvernement Tiso pour le remplacer par un gouvernement Sidor, plus modéré. Mais Hitler intervient : le 13 mars, il convoque Tiso à Berlin et lance un ultimatum. La Slovaquie devra se déclarer indépendante avant le 14 mars à midi, sinon elle sera annexée à la Hongrie. Ainsi, la Slovaquie devient, par un diktat hitlérien, un État indépendant. Cette indépendance est toute théorique, car un accord du 23 mars 1939 fait passer l’État slovaque nouvellement créé sous protectorat allemand.

    L’État slovaque est plus autoritaire, clérical et traditionaliste que fasciste. Son aile fascisante, l’organisation paramilitaire qui porte le nom de garde de Hlinka, est tenue à l’écart du pouvoir.

    Au début, le nouveau régime trouve un écho favorable dans l’opinion. Les fonctionnaires tchèques sont expulsés, la slovaquisation de l’administration permet de distribuer des places ; l’aryanisation des biens appartenant à la communauté juive (136 000 en 1930) donne aux Slovaques le contrôle du commerce et des affaires. L’Étal slovaque profite à ses débuts d’une prospérité économique inattendue. Pays en paix dans une Europe en guerre, il peut exporter à haut prix ses produits agricoles et ses matières premières. L’industrie se développe, et les travailleurs slovaques vont travailler dans le Reich. Le chômage disparaît. Le régime n’est pas brutal : il n’y a pas de terreur et on ne connaît aucune exécution d’opposants avant août 1944. Seule la minorité juive, touchée par la loi du 10 mai 1939, est expulsée vers le Reich. Cette politique reste modérée jusqu’en 1942 ; elle ne s’aggravera qu’avec le gouvernement Tuka.

    Mais la situation se détériore après 1941. L’État slovaque a été contraint d’entrer en guerre contre l’U. R. S. S., ce qui provoque de nombreuses désertions sur le front et le mécontentement des cadres dirigeants de l’armée. En même temps, la pression allemande fait disparaître les dernières illusions d’indépendance. En 1942, l’Allemagne contrôle 51 p. 100 des entreprises slovaques.

     

    Le gouvernement tchécoslovaque de Londres pourrait utiliser ce mécontentement. Mais il reste fidèle au tchécoslovaquisme et se donne pour programme la restauration de l’État dans la situation et les frontières d’avant 1938.

     

    À la fin de 1943, un Conseil national slovaque est créé par différents groupes : protestants du parti démocrate, socialistes et communistes. Certains de ces communistes sont des délégués de la direction du parti à Moscou, comme Karol Šmidke ; d’autres sont des communistes locaux, comme l’avocat Gustáv Husák ou le poète Laco Novomeský. Le Conseil a confié la direction militaire au colonel Jan Golian.

    En août 1944, lorsque les Russes approchent des Carpates, l’insurrection slovaque éclate. Aux forces de la résistance intérieure se joint la plus grande partie de l’armée régulière, avec le général F. Čatloš. Beneš envoie de Londres le général R. Viest pour prendre la tête de l’insurrection. Mais, dès le 29 août, les Allemands pénètrent en Slovaquie et, en deux mois, ils réoccupent le pays, s’emparant le 27 octobre de Banská Bystrica, capitale de l’insurrection. La répression est brutale. Seules subsistent des unités isolées de partisans, qui aident, au printemps de 1945, les troupes soviétiques à libérer la Slovaquie


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  • Ainsi se trouvent unis deux peuples séparés par l’histoire depuis le xe s. Il y a un profond déséquilibre économique entre les pays tchèques industrialisés (35 p. 100 de population active agricole, 40 p. 100 d’ouvriers d’industrie) et la Slovaquie agricole (60 p. 100 d’agriculteurs, 19 p. 100 d’ouvriers). À cela s’ajoute une totale incompréhension psychologique. Les Tchèques imposent le « tchécoslovaquisme », l’idée d’une nation unique et centralisée dirigée de Prague. Le tchèque est la seule langue d’État. De 1918 à 1920, 70 000 Tchèques ont été envoyés en Slovaquie pour y servir comme militaires et comme employés des services publics. Ils sont 120 000 en 1930. La part des Slovaques est très faible dans la haute administration, et l’intelligentsia slovaque se sent défavorisée.

    Dans la vie politique slovaque, on trouve d’abord les centralistes, partisans du gouvernement de Prague. Leurs chefs sont Vavro Šrobár (parti national slovaque et agrarien), qui dissout le Conseil national slovaque dès janvier 1919, et le social-démocrate Ivan Dérer. Les centralistes se recrutent surtout dans la minorité luthérienne, qui représente à peine 20 p. 100 de la population : d’où un sentiment de frustration de la majorité catholique.

    Le parti populiste (Lúdová strana) de l’abbé Hlinka se réorganise en décembre 1918. Sa direction idéologique est entre les mains d’intellectuels hostiles aux Tchèques, soupçonnés par leurs adversaires d’être des Magyarons, de tendance probourgeoise. Le programme officiel du parti, présenté dans le mémorandum de Vojtech Tuka (1880-1946) en janvier 1922, réclame l’autonomie au nom des accords de Pittsburgh. De 1920 à 1935, le parti obtient environ 32 p. 100 des voix aux élections, plus que le parti national de Šrobár. En automne 1925, après un succès électoral, il entre dans le gouvernement de l’agrarien tchèque Antonín Švehla (1873-1933) avec deux ministres ; il se montre loyaliste en 1927 lors des revendications irrédentistes de la Hongrie. Mais Tuka est condamné le 5 octobre 1929 à quinze ans de prison pour avoir réclamé l’indépendance de la Slovaquie. En protestation, le 8 octobre 1929, le parti populiste se retire de la coalition et fait échouer le projet de formation d’un vaste bloc catholique, ce qui lui vaut l’hostilité du Vatican.

    Les années 1930 accentuent les désaccords. Dès 1920, l’industrie slovaque avait reculé devant la concurrence tchèque, et le quart des usines avait dû fermer. La crise économique provoque la mévente des produits agricoles : de 1931 à 1936, la vente des produits agricoles baisse de 70 p. 100. Il y a 300 000 chômeurs recensés, mais surtout une forte surpopulation agricole. Après 1935, l’industrialisation reprend grâce à l’évacuation en Slovaquie des industries de guerre. Mais, en 1937, la Slovaquie compte seulement 15 p. 100 d’ouvriers de plus qu’en 1914.

    Le mécontentement économique se marque sur le plan politique. Le parti communiste recrute surtout ses adhérents parmi les travailleurs agricoles et dans les minorités hongroise et ruthène. Il ne contrôle que de 6 à 10 p. 100 des électeurs dans les régions purement slovaques. Une nouvelle génération de jeunes intellectuels anime après 1924 la revue Dav, avec Vladimir Clementis (1902-1952), mais elle se montre hostile à l’indépendance, qui livrerait la Slovaquie à la réaction. Le parti communiste élabore en 1937 à Banská Bystrica un programme de réformes économiques pour la Slovaquie, mais ne rencontre guère d’audience.

    Le mécontentement joue en faveur de l’autonomisme. Un bloc autonomiste réunit les populistes et le parti national slovaque du pasteur M. Rázus. Le 13 août 1938, les autonomistes troublent des cérémonies officielles organisées à Nitra pour le onzième centenaire de la christianisation de la Slovaquie. Une trêve semble intervenir en 1935 lors de l’élection de Beneš à la présidence de la République. Un agrarien slovaque, Milan Hodža, occupera jusqu’aux accords de Munich (1938) la présidence du Conseil.

    Mais, dans le parti populiste, la nouvelle génération est plus nationaliste que cléricale. Avec K. Sidor, certains recherchent l’appui financier et politique de la Pologne de Józef Beck. En 1936, les jeunes, enthousiastes des régimes autoritaires, écartent les motions des prélats modérés (Mgr Tiso). Ils sont prêts à former, avec les Sudètes de Konrad Henlein (1898-1945), un front uni des minorités contre le gouvernement de Prague. Après la mort de l’abbé Hlinka en août 1938, la direction du parti passe à Mgr Tiso. Le 22 septembre 1938, le projet d’autonomie proposé par Beneš renforce les modérés.


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  • Lorsque L’udovít Štúr (1815-1856) eut créé la langue littéraire slovaque sur la base du dialecte central, secondé dans ce travail par Michal Mihoslav Hodža (1811-1870) et par Jozef Mihoslav Hurban (1817-1888), le premier à utiliser le slovaque dans le second volume de l’almanach Nitra en 1844, on vit immédiatement fleurir une poésie nationale de très haute qualité. Deux épopées patriotiques, Marína (1846) et Detvan (1847), ont immortalisé Andrej Sládkovič (1820-1872), qui s’inspire de Pouchkine et de Kollár, non sans originalité. Janko Král’ (1822-1876) fait figure de héros national du fait de sa participation aux luttes révolutionnaires de 1848. Personnalité farouche et énigmatique, il se sent proche du peuple des montagnards et des forestiers slovaques, dont il utilise les chants et les légendes dans des vers d’une grande beauté. Jan Botto (1829-1881) s’inspire de Mácha lorsqu’il décrit la mort du brigand Jánošík dans son fameux poème lyrico-épique Smrt’ Jánošíkova (1862). Mais le véritable créateur de la langue poétique, Pavol Hviezdoslav (1849-1921), n’appartient déjà plus à la génération romantique. Admirateur et émule de Sládkovič, il écrit ses deux œuvres épiques majeures, Hájnikova žena (la Femme du garde-chasse, 1886) et Ežo Vlkolinský (1890), dans un style réaliste auquel se mêlent des échos du chant populaire. Ses emprunts à plusieurs dialectes slovaques ont définitivement enrichi le vocabulaire poétique. Son contemporain Svetozár Vajanský Hurban (1847-1916) décrit en romantique attardé la nature slovaque et les souffrances de son peuple.

     

    La génération symboliste a donné à la Slovaquie son plus grand poète lyrique avec Ivan Krasko (1876-1958), mais les talents sont si nombreux dans cette jeune littérature qu’on hésite à dresser un palmarès : citons cependant Janko Jesenský (1874-1945) et Martin Rázus (1888-1937).

     

    Le fondateur du roman est Jan Kalinčiak (1882-1871), dont le chef-d’œuvre, Reštavrácia (1860), est une peinture réaliste du milieu des hobereaux slovaques. Mais le plus grand prosateur est assurément Martin Kukučín (1860-1928), qui vécut surtout en Yougoslavie et en Amérique. On lui doit le premier roman slovaque de quelque dimension et de quelque profondeur psychologique avec Dom v stráni (la Maison sur la pente, 1904). Les prosateurs contemporains les plus remarquables sont Timrava (Božena Slančíková, 1867-1951) et Milo Urban (né en 1904), dont le roman Živý bič (le Fouet vivant, 1927), sur la Première Guerre mondiale, est sans doute la meilleure œuvre slovaque en prose d’entre les deux guerres.

     

    Le théâtre slovaque n’a guère produit d’œuvres vraiment brillantes. Les meilleures productions restent les comédies écrites entre 1850 et 1860 par Jan Palarík (1822-1870).

     


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    Au seuil du xxe s., les Slovaques cherchent des appuis à l’extérieur, d’abord parmi les émigrés aux États-Unis, qui forment une colonie active, puis parmi les intellectuels occidentaux, tels l’Anglais R. W. Seton-Watson, le Français Ernest Denis, l’écrivain norvégien Björnson. En même temps, des courants politiques nouveaux apparaissent. Dans le peuple des campagnes, c’est le parti populiste, catholique, de l’abbé Andrej Hlinka (1864-1938). Parmi les intellectuels catholiques, le groupe Hlas (la Voix), de 1898 à 1904, avec Vavro Šrobár (1867-1950) et Pavol Blaho (1867-1927), critique les politiciens slovaques et appelle à une action commune avec les nationalistes tchèques, notamment avec Tomáš Garrigue Masaryk*, qui, demi-slovaque lui-même, veut renforcer les contacts entre les deux mouvements nationaux. D’ailleurs, l’intérêt des Tchèques pour la Slovaquie se montre plus intense à la veille de la Première Guerre mondiale : les banques de Prague investissent des capitaux dans la banque slovaque ou dans les industries du bois.

    En 1901, le parti national slovaque reprend son activité et sa propagande, surtout grâce à son aile gauche, que forment Šrobár et l’agrarien Milan Hodža (1878-1944).

    Les Slovaques se trouvent mobilisés dans la guerre avec les armées austro-hongroises. Lorsque les émigrés de Paris et de Londres commencent à élaborer leurs revendications, ils réclament d’abord l’indépendance des pays tchèques au nom du droit historique ; plus tardivement, ils décident d’adjoindre au nouvel État la Slovaquie au nom du droit naturel. À côté du Tchèque Edvard Beneš et du Morave Masaryk, la puissante personnalité du Slovaque Milan Rastislav Štefánik (1880-1919) exerce son influence après février 1916. Ce fils de pasteur, naturalisé français, astronome, capitaine d’aviation dans l’armée française, éveille les sympathies en France et en Italie en faveur de l’État tchécoslovaque. Ministre de la Guerre dans le gouvernement provisoire, il se tue malheureusement dans un accident d’avion le 4 mai 1919, lors de son retour dans sa patrie.

    Le mouvement d’indépendance a trouvé un appui en argent et en hommes dans la colonie slovaque des États-Unis ; le 30 mai 1918, lors de son voyage aux États-Unis, Masaryk signe avec les organisations slovaques en Amérique les accords de Pittsburgh, qui prévoient l’autonomie de la Slovaquie et la reconnaissance du slovaque comme langue officielle. Mais ces accords, considérés comme des engagements privés, ne seront pas appliqués par le nouveau gouvernement.

    La Slovaquie tient à exprimer elle-même sa volonté d’union avec les Tchèques. Le 30 octobre 1918, le Conseil national slovaque, réuni à Turčiansky Svätý Martin, se prononce en faveur du nouvel État. Mais, en fait, dans la situation confuse de l’automne de 1918, le pouvoir réel se situe à Prague, qui prend toutes les décisions. Les légionnaires tchécoslovaques doivent conquérir la Slovaquie, qu’occupent encore les troupes hongroises. Bratislava n’est libérée qu’en février 1919. La question la plus brûlante est celle des frontières d’une Slovaquie dont les limites n’ont jamais été définies. Seront-elles ethnographiques ? En fait, mettant à profit la guerre contre la république des Conseils hongrois, d’avril à juin 1919, la Tchécoslovaquie se fait reconnaître le 12 juin par les grandes puissances une frontière plus au sud que la frontière ethnique, qui lui permet le contrôle des voies ferrées d’ouest en est. La Slovaquie englobe donc une forte minorité hongroise (745 000 personnes en 1921) dans la Tchécoslovaquie de l’entre-deux-guerres (1918-1939).


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    La constitution slovaque

    Durant la Grande Guerre, des dirigeants du mouvement national tchèque (Masaryk, Benes) forment un Conseil national à Paris et organisent des régiments tchèques qui se joignent aux forces alliées. Un accord intervient avec une partie du mouvement slovaque qui est favorable à l'union. L'effondrement de l'Autriche-Hongrie permet d'unir aux territoires de Bohême et de Moravie, le territoire slovaque enlevé à la Hongrie et la Ruthénie subcarpathique.

        L'indépendance de la Tchécoslovaquie est proclamée le 28 octobre 1918 à Prague, mais les frontières ne seront fixées que par les traités de Saint-Germain (10 septembre 1918) et de Trianon (4 juin 1920). Les Alliés reconnaissent le nouvel État et lui imposent certaines obligations par un traité du 10 septembre 1919.

        Un gouvernement provisoire présidé par Masaryk est formé et une Assemblée nationale adopte rapidement une Constitution sur le modèle de la IIIe République française. Cependant, la principale innovation du système constitutionnel tchécoslovaque est la mise en place d'une Cour constitutionnelle spécialisée, les Tchèques soulignant à ce propos que le principal inspirateur du modèle européen de justice constitutionnelle, Hans Kelsen, est né à Prague.

        La présence de la forte minorité allemande des Sudètes perturbe la vie politique du pays et provoque son effondrement après l'arrivée au pouvoir de Hitler, qui revendique la région des Sudètes et obtient satisfaction avec les accords de Munich en 1938, puis favorise la dislocation du pays : la Slovaquie devient indépendante et la Hongrie annexe la Ruthénie subcarpathique.

        En 1945, la Tchécoslovaquie est restaurée et expulse la minorité allemande. Après le « coup de Prague » de février 1948, elle appartient au camp socialiste et devient une République populaire (Constitution du 9 mai 1948), puis une République socialiste (Constitution du 11 juillet 1960). En 1968, l'intervention des troupes du pacte de Varsovie met fin au « printemps de Prague » et le pays devient une fédération (Constitution de la fédération tchécoslovaque du 27 octobre 1968) jusqu'à la « Révolution de velours » de novembre 1989.

    Les discussions entre Tchèques et Slovaques sur la Constitution de l'État commun échouent au début de 1992. Les élections du 6 juin 1992 voient la victoire des formations politiques disposées à tirer les conséquences de cet échec : la formation de deux États indépendants. Dès le 19 juin, la dissolution de la Fédération est décidée. Le 17 juillet, le Conseil national slovaque approuve une résolution qui « déclare la souveraineté de la République slovaque ».
        Un projet de Constitution est approuvé, le 1er septembre, par la majorité des députés et signé le 3 septembre (loi n° 460/1992). La séparation s'opère à l'amiable. L'Assemblée fédérale tchécoslovaque adopte le 25 novembre une loi qui prévoit les modalités de la disparition de l'État commun. La République slovaque naît officiellement le 1er janvier 1993.


    Le texte de la Constitution de la République slovaque a été amendé par :
    La loi constitutionnelle n° 244/1998 ;
    La loi constitutionnelle n° 9/1999 ;
    La loi constitutionnelle n° 90/2001 ;
    La loi constitutionnelle n° 140/2004 ;
    La loi constitutionnelle 323/2004 ;
    La loi constitutionnelle 463/2005 ;
    La loi constitutionnelle 92/2006 ;
    La loi constitutionnelle 210/2006.

    Préambule

    Nous, nation slovaque,
    Nous rappelant l'héritage politique et culturel de nos ancêtres, ainsi que les expériences séculaires de luttes pour notre existence nationale et notre propre État,
    Dans l'esprit de l'héritage spirituel des saints Cyrille et Méthode et du legs historique de la Grande Moravie,
    Partant du droit naturel des peuples à disposer d'eux-mêmes,
    Ensemble, avec les membres des minorités nationales et des groupes ethniques vivant sur le territoire de la République slovaque,
    Dans l'intérêt d'une coopération pacifique durable avec les autres États démocratiques,
    Nous efforçant de réaliser une forme démocratique de gouvernement, les garanties de la vie libre, le développement de la culture spirituelle et de la prospérité économique,
    Nous, citoyens de la République slovaque,
    Adoptons par l'intermédiaire de nos représentants la présente Constitution.

    Chapitre premier. - [Dispositions générales]
    Chapitre II. - Droits fondamentaux et libertés fondamentales.
    Chapitre III. - [L'Économie de la République slovaque]
    Chapitre IV. - L'auto administration territoriale.
    Chapitre V. - Le pouvoir législatif.
    Chapitre VI. - Le pouvoir exécutif.
    Chapitre VII. - Le pouvoir judiciaire.
    Chapitre VIII. - Le Parquet général de la République slovaque et le Défenseur des droits.
    Chapitre IX. - Dispositions transitoires et finales.


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  • Les années 1860-1875 marquent un brusque réveil politique. Après la publication du « Diplôme d’octobre » (1860), le gouvernement autrichien semble favorable à un régime fédéral. Certains catholiques slovaques se rapprochent des libéraux hongrois contre Vienne et forment la Nouvelle École (Nová Škola). Mais, les 6 et 7 juin 1861, une Assemblée nationale est convoquée à Turčiansky Svätý Martin, une petite ville de 3 000 habitants qui sera jusqu’en 1918 le centre du mouvement national. Le mémorandum de la nation slovaque de 1861 demande que l’on définisse officiellement la nation et la langue slovaques, et que l’on délimite une région slovaque, l’Okolie, qui bénéficierait de l’autonomie. Plus prudents qu’en 1848, les représentants slovaques ne réclament plus une diète particulière.

    Dans l’application de ce programme, deux tendances se heurtent : les uns, l’Ancienne École (Stará Škola), sont intransigeants sur la délimitation de la Slovaquie ; les autres seraient prêts à l’abandonner en échange de concessions sur les écoles et l’usage du slovaque dans la basse administration.

    Mais les Hongrois refusent toute réforme. Alors, les Slovaques se tournent vers la cour de Vienne. Le 12 décembre 1861, un mémorandum approuvé à Turčiansky Svätý Martin est remis à l’empereur François-Joseph par l’évêque catholique Štefan Moyses et par le pasteur Karol Kuzmány, mais sans résultats.

    En 1863 est créée à Turčiansky Svätý Martin la Slovenska Matice, organisme culturel inspiré du modèle tchèque, qui doit à la fois encourager les publications en langue slovaque et aider le développement d’écoles secondaires slovaques.

    Mais le Compromis de 1867 apporte une terrible déception : dans l’Autriche-Hongrie, les Hongrois seront maîtres de leurs nationalités sans que Vienne puisse intervenir pour les modérer. Une loi des nationalités volée en 1868 par le Parlement hongrois promet le respect des langues nationales, mais elle n’est pas appliquée. Le mouvement slovaque se divise : la Nouvelle École, qui édite en 1868 le journal Slovenskje Novini, veut collaborer avec les Hongrois et attaque les partisans du mémorandum de 1861. Le sort des Slaves de Haute-Hongrie ne cesse de se détériorer. En 1865-1868, ceux-ci n’ont qu’un seul représentant à la diète, un Ruthène, Adolf Dobrjanszkij ; en 1869 s’y ajoute un député slovaque, Viliam Pauliny-Tóth.

    À partir de 1875, le gouvernement hongrois de Kálmán Tisza mène une politique de magyarisation à outrance. À ses yeux, « le Slovaque n’est pas un homme », la nation slovaque n’existe pas. Cette même année, la Slovenska Matice est fermée par les autorités. Les Hongrois créent la Femke, « Association d’éducation de la Haute-Hongrie », pour accélérer la magyarisation des écoles. L’Église évangélique même est soumise au contrôle de l’État. Le parti national slovaque ne peut agir : en 1884, il décide le boycottage des élections tant que la Hongrie ne respectera pas la loi des nationalités de 1868.

     


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  • Mémorandum de la nation slovaque du 7 juin 1861

    Le 7 juin 1861, l´assemblée nationale slovaque réunie à Martin, en Slovaquie centrale, adoptait le Mémorandum de la nation slovaque, un acte fondateur dans la prise de conscience de l´identité nationale slovaque lors de l´éveil des nationalités au XIXe siècle.

     

    Mémorandum de la nation slovaque du 7 juin 1861

    Mémorandum de la nation slovaque du 7 juin 1861


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  • En 1241-42, les Mongols ravagent la Hongrie. Seuls résistent les châteaux forts, à Nitra, à Bratislava et à Komárno. Aux xie et xiie s. se développent des villes nouvelles, parfois avec des privilèges royaux, comme Trnava et Zvolen. Dès le xiie s., les mines de cuivre et d’argent de la Haute-Hongrie sont mises en exploitation par des ouvriers venus d’Allemagne. Les grandes villes minières de Banská Štiavnica et de Banská Bystrica sont les centres de cette intense activité économique.

    Après la dynastie des Arpád, la dynastie d’Anjou s’empare du trône de Hongrie. Mais elle éprouve de grandes difficultés à dominer la Haute-Hongrie, que contrôlent de grandes familles de magnats : Matúš Čák de Trenčin à l’ouest, les Omodej à l’est. Matúš reste indépendant jusqu’à sa mort en 1321. En conflit avec l’évêque de Nitra, il pille et brûle la ville en 1311 et en 1317.

    Le xive s. voit un grand essor de l’artisanat et des mines, encore renforcé par un nouvel afflux de colons allemands, qui, grâce à un riche patriciat, dominent la vie municipale à Bratislava et dans les régions minières. Le commerce de transit est prospère. La Hongrie du Nord exporte le cuivre vers Nuremberg, vers la Flandre et importe des étoffes. Par Trnava et par Bratislava, elle commerce avec la Bohême ; par Košice, à l’est, elle est en relation avec la Pologne et la Moscovie.

    Le xive s. est une grande période d’essor pour l’architecture gothique civile et religieuse. Depuis l’attaque des Mongols, le roi et les seigneurs élèvent de puissants châteaux de pierre. Les influences italiennes se font surtout sentir sur la peinture.

    À la fin du xive s. et au cours du xve, la Hongrie et la Bohême ont les mêmes souverains ; Sigismond de Luxembourg, fils de Charles IV, devient roi de Hongrie en 1387. En 1440, c’est Vladislas Ier Jagellon* II qui est roi de Hongrie ; il conserve le trône jusqu’en 1444. L’influence de l’art de la Bohême marque alors l’art de la Hongrie.

     

    La grande vague religieuse du hussitisme n’atteint que faiblement les Slovaques. La noblesse se veut hongroise, étrangère aux réformes religieuses de la Bohême ; elle fournit même des troupes aux croisades, qui tentent en vain d’écraser les révoltés. Les hussites lancent en 1428 et en 1431 des expéditions sur Bratislava et sur Nitra, et pillent les domaines des seigneurs croisés. Certaines garnisons hussites sont installées en avant-postes dans le nord du pays.

     

    Mais la fin du xve s. et le début du xvie sont marqués par d’intenses luttes sociales. Les Fugger*, alliés à une grande famille de magnats, les Thurzó, contrôlent les mines de cuivre et d’argent, et, de 1495 à 1525, en tirent des bénéfices d’un million de ducats. Ils voudraient également diriger tout le commerce et toute la vie économique de la Haute-Hongrie. Après la régence de Jean Hunyadi* (1446-1453) et le règne de son fils Mathias* Corvin (1458-1490), le jeune Louis II Jagellon, roi de Hongrie et de Bohême à partir de 1516, doit faire face à des révoltes paysannes et surtout à l’insurrection des villes minières en 1525 et en 1526. Depuis 1521, le luthéranisme se répand dans les villes allemandes et double le conflit social d’un conflit religieux. La confiscation des biens des Fugger, ordonnée en mai 1525 par la diète de Hongrie, satisfait les jalousies de la noblesse. Mais elle ne désarme pas le mécontentement des mineurs. Après des grèves et des revendications de salaires, les ouvriers de Banská Bystrica s’insurgent et s’emparent de la ville en février 1526. La révolte gagne les autres villes et n’est écrasée qu’en août 1526. Tandis qu’il affronte les troubles sociaux, Louis II de Hongrie doit faire face à un autre danger, plus grave : l’invasion turque. Avec la défaite et la mort du roi à Mohács en 1526, le destin de la Hongrie prend un cours nouveau.

     

     

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