• Origine de la langue slovaque                    Origine de la langue slovaque

                                   Anton Bernolák                                                                                    Ľudovít Štúr

    La langue slovaque est la langue officielle de la République slovaque. Le slovaque est parlé par les 5,5 millions d’habitants de la Slovaquie, plus d’un million d’émigrants aux États-Unis et environ 300 000 personnes en République tchèque. On trouve des communautés plus petites de langue slovaque dans de nombreux pays.

    Bien que le slovaque et le tchèque se soient développés dans des conditions différentes pendant une longue période (la Slovaquie est devenue une partie du Royaume de Hongrie pendant le XIe siècle), ils sont restés relativement proches l’un de l’autre. Cependant, certaines caractéristiques spécifiques du slovaque  ont un parallèle dans les langues slaves du Sud. Dans des études slaves plus anciennes, ces caractéristiques étaient considérées à tort comme des influences des langues slaves méridionales.

    Le slovaque appartient (à l’intérieur de la grande famille des langues indo-européennes) à la branche occidentale des langues slaves, tout comme le polonais, le tchèque, le haut-sorabe et le bas-sorabe. Les faits linguistiques, historiques et archéologiques montrent que le slovaque s’est développé directement à partir du proto-slave (et non à travers un stage proto-tchécoslovaque). La base proto-slave du slovaque s’est formée dans l’espace entre les Carpates, le Danube et la Moravie supérieure, entrant en contact à l’ouest avec les Slaves de l’ouest et au nord et nord-est avec les Slaves de l’est. Les Slaves prédécesseurs des Slovaques sont venus dans cette zone au VIe siècle depuis le sud-est. La langue reconstruite du groupe ethnique de Moravie, qui s’est divisé en plusieurs dialectes mais était représenté par une certaine forme culturel, peut être considérée comme la base du slovaque. La langue slovaque s’est développée rapidement entre le Xe et le XIIe siècles et s’est stabilisée entre le XIIIe et le XVe siècles. Entre le XVIe et le XVIIIe siècles, le tchèque était utilisé comme la langue de culture en Slovaquie, en même temps que plusieurs types de slovaques culturels tels que le slovaque culturel occidental, le slovaque culturel central et le slovaque culturel oriental. À partir de la fin du XVIIIe siècle, il y eut des tentatives d’élaboration d’une langue slovaque littéraire.

    À la fin du XVIIIe siècle, Anton Bernolák basa sa codification sur le slovaque occidental culturel, mais échoua à cause d’un changement des conditions sociales et économiques. Ľudovít Štúr utilisa le slovaque central comme base, son idée eut rapidement du succès, et après quelques modifications (Martin Hattala, Michal Miloslav Hodža) elle s’est maintenue jusqu’à aujourd’hui. Au cours du développement du slovaque littéraire, on peut distinguer la période Bernolák (1787–1845), la période Štúr (1846–1852), la période de la réforme (1852–1863), la période Matica et Martin (1863–1918), l’entre-deux-guerres (1918–1940) et la période actuelle (à partir de la Seconde Guerre mondiale).


    votre commentaire
  • Il existe plusieurs sites pour apprendre le slovaque en ligne:

    Pour apprendre quelques phrases: https://www.loecsen.com/fr/cours-slovaque

    100 thèmes en slovaque: http://www.goethe-verlag.com/book2/FR/FRSK/FRSK002.HTM

    Un site pour débutant: http://www.myslovak.sk/

    Un site multilingue pour apprendre le slovaque: https://slovake.eu/fr

    Un site en anglais pour apprendre le slovaque: https://www.e-slovak.sk/


    votre commentaire

  • votre commentaire
  • Comme dans tous les pays du bloc socialiste, une littérature officielle, celle du réalisme socialiste, fut imposée comme mode d'expression aux écrivains. Le cadre de la création littéraire, l'Union des écrivains slovaques, proposait des thèmes convenables (l'insurrection slovaque, l'industrialisation, la lutte des classes) et blâmait les écrivains n'obéissant pas à ses directives. Son rôle fut paradoxal. Dans les années 1950, elle était le prolongement du pouvoir et appliquait les ordres avec rigueur, mais ce fut en son sein que sont nées les critiques ouvertes du régime. Après 1948, quelques écrivains se sont exilés (Hronsky, Vamos, Dilong, Lahola), d'autres furent emprisonnés (Novomestsky), d'autres exécutés (Clementis). Certains préfèrent se taire (Lukac, Beniak, Urban). De nombreux auteurs ne peuvent rien publier, mais certains continuent à écrire, « pour le tiroir » (J. Silan, P. Buncak).

    La période de l'après-guerre jusqu'en 1956 a été celle d'une censure rigoureuse. Néanmoins, quelques œuvres de cette époque gardent un intérêt littéraire. Tel est le cas de la saga le Vin Rouge de Frantisek Hecko (1905-1960) et du recueil Quand on deviendra mûr, du poète M. Rufus. Certains écrivains qui, plus tard, condamneront le régime écrivent dans une sorte de vague d'enthousiasme (Tatarka, Minac, Mnacko, Karvas). Après la critique de l'époque stalinienne, la production littéraire peut reprendre, Lukac, Novomestsky, Silan, Hronsky, Beniak, sont réhabilités. L'écrivain n'est plus perçu comme l'instrument du pouvoir. La poésie retrouve la sphère intime. Influencés par les formes poétiques des surréalistes ainsi que par leur imaginaire, les poètes slovaques examinent l'univers de l'amour, il naît alors une poésie sensuelle, où le corps est aussi doué d'un sens (le sang, le visage, les yeux) – traces des symbolistes. Plusieurs générations se succèdent. D'abord M. Rufus (1929, l'Alphabet, les Cloches), M. Valek (1927-1991, les Attouchements, l'Attirance, l'Amour dans la chair de poule), V. Mihalik (1926, Appassionata), P. Buncak (1915), puis plus métaphysiques, proche du tchèque V. Holan, J. Buzzassy (1935, la Beauté mène la pierre), et P. Horov (1914-1915). Autour de la revue Jeune Création, se forme un groupe d'auteurs dont le langage se distingue par l'utilisation de métaphores concrètes : L. Feldek (1935), J. Stacho (1936-1995, le Voyage de noces, le Corps pur bilatéral), J. Mihalkovic (1935, les Résidences d'hiver), J. Ondrus (1932). L'œuvre de S. Strazay (1940),à part se situe, minimaliste et presque narratif, l'auteur décrit le quotidien. Quant à A. Plavka (1907-1982), disciple de Hviezdoslav, il s'inspire du folklore.

    Un moment de rupture dans la poésie slovaque a lieu avec le manifeste du groupe les Coureurs solitaires, I. Laucik (1944), P. Repka (1944), I. Strpka (1944). Sous l'influence des idées de S.J. Perce et de la génération beat, ils s'engagent à faire une poésie qui soit une vie, et non pas son image. Ils accusent les générations précédentes de poètes d'être des « chevaliers sans chevaux », trop esthétisants et sans un contenu réellement sensible. Ils introduisent le terme du « poème ouvert », qui n'est pas une amertume de l'auteur vers le lecteur, mais signifie au contraire que le lecteur doit aussi être poète pour saisir le poème.

    La normalisation des années 1970 arrête les expérimentations prometteuses. La poésie devient plus naïve, de nombreux poètes décident d'écrire pour les enfants (Feldek, Hevier). Elle devient plus rationnelle et se tourne vers la nature (J. Strasser, J. Svantner). D'autres écrivent des textes pour la musique (K. Peteraj, I.Kolenic). Dans la dernière génération des poètes se distinguent E. Groch (1957) et P. Maczovsky (1966).

    La prose slovaque contemporaine peut être divisée en deux courants thématiques. D'un côté, les écrivains qui situent leur œuvre dans le mouvement de l'histoire et dont les écrits sont une critique de l'époque ; de l'autre, les auteurs qui, déçus par les effets de l'engagement sur la littérature, se tournent vers la vie des gens ordinaires. Dans le premier courant se situent L. Mnacko (1919-1994, la Mort s'appelle Engelchen, les Reportages attardés, critique des procès manipulés des années 1950) qui décrit l'homme engagé, ainsi que V. Minac (1922). Dominik Tatarka (1913-1989) est l'écrivain le plus remarquable de cette génération. Comme Minac et Mnacko, il débute au sein de l'Union des écrivains slovaques et adopte le style du réalisme socialiste. Il est le premier à prononcer une critique ouverte du régime, le Démon du consentement (1956), un des rares intellectuels slovaques à être signataire de la Charte 77. Son œuvre est en large partie une autobiographie esthétisée, son vocabulaire très expressif accentue l'intensité de son expérience (la Vierge enchanteresse, les Gribouillis). Toute l'œuvre de V. Sikula (1936-2001), Il n' y a pas une brasserie sur chaque colline, les Ornements, se situe dans le second courant. Ses récits se déroulent chaque fois dans le paysage de la campagne de la Slovaquie de l'Ouest et ses héros sont des paysans. Il insiste sur l'importance des valeurs proprement humaines (l'amour, l'amitié, la générosité) et sur la prédominance de la partie « non historique » de la vie de l'homme. On trouve des idées du même ordre chez P. Jaros, auteur d'un des romans d'après-guerre le plus lu (l'Abeille millénaire) et A. Bednar (1914, la Montagne en verre). Le clivage équivalent est typique pour J. Johanides (1934, la Balade d'Orava la plus triste, le Crime qui punit), inspiré de Sartre, ses personnages se trouvent déchirés entre l'homme privé et l'homme public.

    En poésie comme en prose, dans les années 1960, apparaît une nouvelle génération d'auteurs. Ils sont marqués par les écrivains du réalisme magique d'Amérique du Sud (Borges, Cortázar, Marqués). Ils enrichissent la prose slovaque dans la forme de la narration comme dans son imagerie. Il s'agit de l'œuvre existentielle et asociale de D. Mitana (les Années du chien, Patagonie, la Recherche de l'auteur perdu, 1946) et de l'œuvre poétique de D. Dusek (la Position près du cœur, 1946 le Thermomètre). L'œuvre ironique de P. Vilikovsky est originale (1941, le Cheval dans l'escalier, Casanova slovaque) et inspire aussi le jeune auteur postmoderne P. Pistanek (1960, Rivers of Babylone).

    Dans les années 1970 apparaît le courant de la littérature féminine. Par les thèmes de la femme-maîtresse, de la femme-mère et de la femme-citoyenne (la prose de Milka Zimkova (1931)), se trouvent réunis les poèmes sensibles de Masa Halamova (1908-1995), l'œuvre plus réflexive de Mila Haugova (1942) aux poèmes provocants et dérangeants de Tatjana Lehenova (1961). D'autres figures se rattachent à ce courant : Lydia Vadkerti-Gavornikova (1932), Alta Vasova (1939) et Gizela Slavkovska (1945).La création dramatique de l'époque est en grande partie satirique. Les auteurs les plus importants sont P. Karvas (1920) et I. Bukovcan (1921-1975). Les jeunes théâtres des années 1960 sont des lieux de création. Inspirés souvent de l'œuvre des tchèques Voskovec et Werich, ils produisent par exemple l'œuvre de S. Stepka (1944, Janosik, le Département féminin), où ses textes ne sont que des esquisses qui permettent aux acteurs d'improviser. On y trouve aussi le couple des humoristes : J. Satinsky (1940) et M. Lasica (1941), En n'attendant pas Godot, Soirée, la Nouvelle Joyeuse, et aussi l'auteur d'avant-garde V. Klimacek (1959, Bigbeat, la Gorgée).


    votre commentaire
  • Le bouillonnement culturel de la jeune République tchécoslovaque touche tous les domaines artistiques. Des artistes de première importance apparaissent en littérature, arts plastiques, photographie, architecture et musique. La littérature n'est plus concernée par le souci d'identité nationale, de nouveaux thèmes ainsi que de nouveaux courants artistiques virent le jour. Cette période est souvent appelée « ouverture des fenêtres sur le monde ».

    Pour la prose, on a d'un côté les écrivains qui restent fidèles au milieu traditionnel de la prose slovaque – le village – et de l'autre, la nouvelle génération des écrivains qui placent leurs personnages dans le monde urbain, notamment I. Horvath (1904-1960, Laco et Bratislava, le Visa pour l'Europe), influencé par la littérature allemande et française. M. Urban (1904-1982), dans son roman expressionniste et psychologique le Fléau vivant, peint le changement que subit le village, en particulier les conséquences de la guerre.

    J. Ciger-Hronsky (1896-1961, Jozef Mak, le Pain) contribue également à la destruction de l'image idéalisée du monde rural, qui est l'héritage des auteurs romantiques. Il est le premier des auteurs de la « prose lyrisée », caractérisée par une écriture chargée d'éléments poétiques, et dont les successeurs sont M. Figuli (1909-1995, Trois Chevaux marrons), F. Svantner (1912-1950, la Fiancée des montagnes), D. Chrobak (1907-1951, Dragon est de retour), et plus tard R. Jasik (1919-1960, la Place de St. Élizabeth). Marqués par la violence de la Seconde Guerre mondiale, ils décrivent une nature exaltée, personnalisée, fatale (leurs romans sont souvent adaptés par le cinéma), la vie à la campagne apparaît dans tout son hardiesse et sa cruauté, contrastant avec les auteurs réalistes du début du siècle. Un peu à part se situe G. Vamos (1901-1956, les Atomes de dieu), comme pessimiste et autobiographique.

    La poésie est représentée par les deux figures majeures que sont J. Smrek (1898-1982) et B. Lukac (1900-1979). Le premier écrit sous l'influence du vitalisme et du futurisme, son œuvre est fraîche et optimiste. Il est connu comme poète de la femme, ses recueils majeurs sont les Journées galopantes et le Poète et la femme. La poésie de Lukac est plus sombre, influencée par Valéry et Claudel. Il commence par des méditations intimes Sur l'amour non aimant. La désillusion et la crise politique due au fascisme le conduisent vers le désespoir qu'il exprime dans Babel et Moloch. Leur contemporain, V. Beniak (1894-1937, Popolec, Igric), poète original et difficile à classer et combine des motifs populaires et le vers modernes.

    Influencés par les futuristes et structuralistes russes, ainsi que par la poésie tchèque, les écrivains groupés autour de la revue Dav s'enthousiasment pour les idées marxistes. Un des plus importants parmi eux fut L. Novomestsky (1904-1976, Saint au-dehors du village), qui, comme de nombreux autres écrivains initialement engagés à gauche, a été persécuté pendant la période stalinienne. À ses côtés, on trouve les poètes D. Okàli (1903-1987) et J. Ponican (1902-1978), P. Jilemnicky (1901-1949), auteur du roman la Boussole en nous.

    Le surréalisme entre dans la poésie slovaque à la veille de la Seconde Guerre mondiale. Il doit être placé dans le contexte des surréalistes tchèques, leur influence fut réciproque. Ce mouvement prend une grande ampleur, les auteurs surréalistes révolutionnent la forme de la poésie slovaque, introduisant le vers libre. Il s'agit de V. Reisel (1919), S. Zary (1918), R. Fabry (1915-1982), P. Buncak (1915), A. Marecin (1923), J. Rak (1915-1969), qui, malgré l'époque, refusent tout engagement, ce qui est la cause de leur silence après 1948.

    En contrepoint des œuvres surréalistes, on trouve l'œuvre spirituelle de la moderne catholique (R. Dilong (1905-1986), P.G. Hlbina (1908-1977), J. Silan (1914-1984), J. Haranta (1909-1983), K. Strmen (1921)), dont les poèmes gardent une forme régulière. Ils se sont inspirés de la Poésie pure (1925) de H. Brémond.

    La création dramatique de l'époque est représentée par I. Stodola (1888-1977, la Femme du berger, Notre Monsieur le ministre).


    votre commentaire
  •  

    Charte 77 : il y a quarante ans, des intellectuels résistaient au totalitarisme communiste

    Dans la Tchécoslovaquie soviétique, la Charte 77 fut un mouvement de dissidence et de lutte pour les droits de l'homme dont on fête les quarante ans.

    Le mouvement est né à l'automne 1976, en réaction aux persécutions auxquelles était soumis un groupe de rock praguois "Plastic people of the universe". Mais ses racines sont plus profondes. Beaucoup d'écrivains et d'artistes, dont Havel, Kundera, Vaculik, avaient joué un rôle important en 1967-1968, lors du Printemps de Prague, tentative de rendre plus humain le système socialiste («socialisme à visage humain»). L'intervention des troupes soviétiques, en août 1968, avait brutalement mis fin à cette tentative de réforme. Mais certains des protagonistes du Printemps de Prague ne renoncèrent pas pour autant à leurs aspirations démocratiques. Professeurs des universités, éditeurs ou journalistes, ils devinrent maçons ou laveurs de vitres mais ils refusèrent tout compromis avec le régime. Il figure parmi les signataires de la Charte 77.

    Entre-temps, eut lieu la Conférence pour les droits de l'homme d'Helsinki, en 1975, dont les documents furent signés aussi par les pays de l'est de l'Europe. Par conséquent, les signataires de la Charte 77 demandèrent une chose, en apparence, très simple: le respect des principes de la Conférence d'Helsinki. Mais, évidemment, les leaders communistes n'avaient aucunement l'intention de tenir parole, tout comme ils se moquaient des droits inscrits dans la constitution de leurs propres pays. La Charte demandait donc (dans l'esprit d'Helsinki) la liberté d'expression, la liberté de circulation des idées, la possibilité pour chaque citoyen de formuler des opinions politiques indépendantes et de prendre des positions critiques à l'égard des problèmes sociaux, la liberté des cultes, la liberté d'association et de manifestation. Le texte soulignait que le principe sacro-saint du rôle dirigeant du parti communiste conduit à l'abolition des droits civiques et que la surveillance permanente de la population par la police secrète rend l'atmosphère irrespirable dans le pays. Les signataires désiraient avoir un dialogue constructif avec le pouvoir.

    En janvier 1977 la Charte avait déjà été signée par 242 personnes . Ils seront jusqu'à 1700 autres. Parmi les signataires - des écrivains: Václav Havel, évidemment , et puis Pavel Kohout, Jaroslav Seifert (qui aura, en 1984, le prix Nobel), Ludvík Vaculík, Jiri Kolár, le philosophe Jan Patocka, des hommes politiques, figures de premier plan du Printemps de Prague - Zdenek Mlynár, Jiri Hájek, Jiri Dienstiber, l'historienne d'art Anna Farova, la célèbre chanteuse Marta Kubisová etc., etc. Chaque année, la Charte avait trois porte-parole. Pour 1977, ce furent Havel, Patocka et Hájek.

    Le grand philosophe Jan Patocka fut la première victime de la répression. Harcélé, soumis à de longs et pénibles interrogatoires, il mourrut le 13 mars 1977 à l'approche de ses 77 ans, des suites d'une hémorragie cérébrale. On dit que, le jour de son enterrement, les autorités donnèrent aux fleuristes de fermer afin d'empêcher les gens de rendre hommage au philosophe. Plusieurs signataires de la Charte furent ultérieurement arrêtés et firent de la prison (Havel sera emprisonné pendant cinq années). Toutefois, la Charte continua, clandestinement, son activité, en diffusant ses documents par l'intermédiaire du «samizdat». Son écho international fut considérable, même si elle fut essentiellement un mouvement d'intellectuels, à la différence de la Solidarité polonaise. En Roumanie, elle  inspira le mouvement autour de l'écrivain Paul Goma ; malheureusement, cela ne dura pas car Goma fut «expédié» à l'étranger (à Paris, en l'occurrence). Indiscutablement, la figure symbolique de la Charte fut celle de Václav Havel (1936-2011), qu'on retrouva à trois moments-clé: le Printemps de Prague, la Charte de 77 et la Révolution de velours.

     Pour voir la charte 77, cliquez ici.


    votre commentaire

  • votre commentaire
  • Après la Révolution de 1848, les idéaux romantiques se sont effondrés et le réalisme commence à apparaître dans la littérature. Il est difficile de délimiter le réalisme slovaque dans le temps, parce qu'il n'apparaît que rarement dans sa forme pure. Les œuvres réalistes contiennent souvent aussi des caractéristiques du romantisme, comme les descriptions de la grandeur et de la beauté de la nature. Le genre principal de cette période est la prose, influencée par les auteurs russes. Les récits se déroulent en général à la campagne. Les auteurs se soucient de la magyarisation du peuple.

    le réalisme slovaque     le réalisme slovaque     le réalisme slovaque

                                 S.H. Vajansky                                                M.  Kukucin                                        B. Slancikova

    Le premier parmi les réalistes fut S.H. Vajansky (1847-1916, le Rejeton sec), suivi d'écrivains plus psychologisants, M. Kukucin (1862-1928, l'Idiot du village, la Maison dans le pré), B. Slancikova dite Timrava (1867-1915, Tapakovci), qui critique le monde rural en utilisant l'ironie, ainsi que l'auteur du récit de guerre les Héros, J. Jesensky (1874-1945, les Démocrates).

    le réalisme slovaque       le réalisme slovaque      le réalisme slovaque

    Parmi les auteurs réalistes se distingue le poète P. Orszagh-Hviezdoslav (1849-1921), dont l'œuvre abondante a marqué les générations des poètes à venir (la Femme du garde champêtre, Ezo Vlkolinsky, poèmes épiques ; les Sonnets sanglants (1919), réaction à la guerre).

    le réalisme slovaque     le réalisme slovaque      le réalisme slovaque

                                            Chalupka                                               J. Palarik                              J.Gregor-Tajovsky

    Le théâtre réaliste poursuit l'oeuvre de Chalupka, les pièces sont satiriques, influencées également par Tchékhov – J. Palarik (1822-1870, Incognito, Réconciliation au temps de la moisson), J.Gregor-Tajovsky (1874-1940, la Loi des femmes).

    Sous l'influence du modernisme tchèque et des poètes français, notamment Verlaine, apparaissent au début du xxe siècle les poètes symbolistes Ivan Krasko (1876-1958, Nox et solitudo) et Vladimir Roy (1885-1936), dont l'œuvre porte des traces d'impressionnisme.


    votre commentaire
  • Un peu de vocabulaire


    votre commentaire
  • Sous l'influence du siècle des Lumières français naît la littérature classique slovaque. Les auteurs,issus en général du milieu clérical, partisans du panslavisme, s'inspirent des œuvres antiques, dans la forme (les systèmes métriques) ainsi que dans le contenu.

    La littérature doit prouver que la langue naissante équivaut à d'autres langues européennes. Les représentants de ce courant sont J. Kollar (1793-1852), l'auteur du chantre Fille de Slava, le philologue J. Safarik (1795-1861), K. Kuzmany (1806-1866, Bela, Ladislav) écrivant en tchèque.

    Naissance de la littérature slovaque         Naissance de la littérature slovaque

     

    Puis J. I. Bajza (1754-1836), qui le premier propose une langue slovaque codifiée, est l'auteur du premier roman slovaque les Aventures et Expériences du jeune René, inspiré du Télémaque de Fénelon et du Candide de Voltaire.

    Naissance de la littérature slovaque      Naissance de la littérature slovaque      Naissance de la littérature slovaque

                                     Bernolak                                                 Jan Holly

    A. Bernolak (1762-1813), donne peu après Bajza une autre version du slovaque. La langue qu'il avait développée servit de base aux activités du mouvement Slovenské učené tovarišstvo (Fraternité des lettrés slovaques) fondée en 1792 à Trnava et au mouvement des fidèles de Bernolák qui poursuivit ses activités sur trois générations. Elle devient la langue d'expression de Jan Holly (1785-1849, Idylles, Élégies, Svatopluk, inspirés par Ovide, Virgile, Théocrite).

    À la même période apparaît le théâtre slovaque avec J. Chalupka (1791-1871, Kocurkovo, pièce satirique).

    Naissance de la littérature slovaque    Naissance de la littérature slovaque  Naissance de la littérature slovaque

    Une troisième tentative de codifier le slovaque (1843) réussit à se faire accepter grâce à Ľudovít Stur (1815-1856). Stur est l'auteur principal du réveil national. Avec son groupe des jeunes poètes romantiques, influencés par des mouvements révolutionnaires ainsi que par la littérature allemande, ils ont consciemment travaillé à émanciper le peuple slovaque et sa culture. Leurs poèmes sont patriotiques, issus de la tradition populaire, la forme est régulière mais suit le rythme naturel du langage.

    Les plus belles œuvres de cette période sont dues à J. Kral (1822-1876, la Vierge enchantée dans le Vah et étrange Jean) et A. Sladkovic (1820-1872, Marina, Detvan). Mentionnons aussi J. Botto (1829-1881) et S. Chalupka (1812-1883).


    votre commentaire



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires